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Dans un contexte de transformation du secteur public, la circulaire Borne 2023 marque un tournant pour l’optimisation de l’espace de travail dans l’immobilier public. Émise par l’ancienne Première Ministre Élisabeth Borne, cette initiative vise à optimiser l’occupation des bâtiments de l’État tout en améliorant l’attractivité des bureaux publics. Cet article analyse les implications de la circulaire Borne sur l’aménagement des espaces de travail au sein des administrations publiques.

Un parc immobilier d’exception

Le parc immobilier de l’État se caractérise par sa très grande taille, sans aucune comparaison en Europe. Près de 200 000 bâtiments et 95 millions de mètres carrés sont sous la Direction de l’Immobilier de l’État. Ces bâtiments sont extrêmement divers, répondant aux logiques métiers et activités comme les Armées, la Justice, les Finances publiques ou encore l’Enseignement supérieur. Les bureaux du secteur public représentent environ un tiers du parc national, posant d’importants défis en matière de gestion et de modernisation.

L'immobilier public

L’architecture officielle : frontispices, dorures…et vieilles moquettes

Face à l’ampleur de ce patrimoine, les besoins en matière de rénovation énergétique sont élevés. Depuis 2018, la Direction Immobilière de l’État a instauré une approche d’appel à projets pour prioriser les rénovations. La circulaire Borne 2023 vient intensifier ce mouvement, encourageant la modernisation des bureaux publics. Faire mieux avec moins d’espace devient la devise et une notion de « résident » est introduite aux projets : une évaluation du nombre d’agents effectivement présents simultanément sur un site, utile pour tenir compte du télétravail et du nomadisme des agents, et ainsi éviter la sous-occupation.

Les objectifs de la circulaire Borne pour optimiser l’espace de travail

Un ratio révolutionnaire

La circulaire Borne 2023 introduit une nouvelle doctrine d’occupation des bureaux, fixant un ratio de 16 m² par résident, défini comme utilisateur régulier. Ce ratio, basé sur la surface utile brute (SUB), vise à réduire la superficie totale occupée par l’État de plus de 30 %. Cette initiative s’inscrit dans un objectif global d’optimisation de l’espace de travail et de réduction des coûts de l’immobilier public. Elle vise également à améliorer la performance environnementale et adapter les espaces aux nouveaux modes de travail. La question centrale de cette approche est : comment faire mieux avec moins d’espace ?

Cohabitation et synergies

Souvent, la rationalisation passe par de nouvelles cohabitations, regroupant différents services sur un même site. Cette approche facilite les synergies entre agents et optimise l’utilisation de l’espace. Un espace plus compact et partagé devient possible, contribuant ainsi à renforcer les interactions tout en réduisant les frais.

Une cafétéria dans une entreprise du secteur public

Charmante et vintage, la cafétéria en sous-sol d’une Direction centrale

L’implication des agents au cœur des projets

La circulaire Borne 2023 souligne l’importance d’impliquer les agents dans la transformation des espaces de travail. En remettant en question des habitudes et repères bien établis, cette démarche exige un accompagnement managérial dès le début du projet pour mieux soutenir les collaborateurs.

Pourquoi intégrer les usagers et les agents ?

Selon le guide de la DITP (2023), « un établissement public pertinent pour les usages aujourd’hui et résilient pour les usages de demain ne peut être imaginé et construit sans un travail collectif avec les parties prenantes concernés par son utilisation : les habitants qui l’utilise(ro)nt, les agents publics qui y travaille(ro)nt, les professionnels, les associations, les visiteurs, etc. » Ce changement de paradigme met en évidence la nécessité d’un accompagnement managérial efficace. De plus, les acheteurs publics considèrent de plus en plus les projets d’aménagement des espaces de travail sous l’angle de l’accompagnement et de la concertation, comme en témoignent les récents appels d’offres.

Critiques et défis à surmonter

Cependant, malgré ces ambitions, la circulaire fait face à certaines critiques, notamment sur son manque d’accompagnement et de dialogue social. L’UNSA Fonction publique a déposé un recours en avril contre la nouvelle norme de 16 m² par agent, soulignant un impact potentiel sur les conditions de travail. Les premiers projets devront démontrer concrètement les avantages pour apaiser ces inquiétudes.

Les critiques concernant la circulaire Borne soulignent le besoin d’un meilleur accompagnement dans l’optimisation de l’espace de travail pour garantir des conditions favorables pour les agents publics.

De plus, bien que des économies aient été prévues pour le budget de l’État, l’investissement initial reste élevé. Un équilibre est nécessaire entre économies à long terme et dépenses actuelles.

Tables hautes dans un bureau récemment rénové

Conclusion

La circulaire Borne 2023 marque une avancée dans l’optimisation de l’espace de travail et dans l’aménagement des bureaux publics. Cette réforme ambitieuse nécessite un soutien managérial et une forte implication des agents pour réussir. Chez Comme on travaille, nous œuvrons pour que ces changements intègrent au mieux les besoins des agents et assurent un aménagement adapté. En favorisant cette implication et en structurant le soutien managérial, nous réduisons la résistance au changement et contribuons au succès de la réforme et au bien-être des agents.

 

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